SEDITION est un magazine papier uniquement consacré à la scène Hardcore au sens large du terme et aux idées qu’elle véhicule. SEDITION est un magazine musical bien évidemment mais nous mettons l’accent sur le coté « conscient et alternatif » et sur la capacité d’un mouvement artistique à créer d’autres schèmes de pensées que ceux que l’on voudrait bien nous imposer quotidiennement. Le magazine est financé par les encarts de publicité achetés par les différents labels/groupes/collectifs qui veulent promouvoir efficacement leurs activités et qui soutiennent aussi directement par la même occasion cette tentative de créer un média durable et sérieux (parmi d’autres) au sein de la scène hardcore. SEDITION est à prix libre, et est un magazine non-profit au sens premier et réel du terme ! Ce site n’est en aucun cas la formule webzine du zine, mais juste une vitrine afin de faire parvenir des news à nos lecteurs et collaborateurs, de télécharger les anciens numéros... Il sera quand même agrémenté au fil du temps d’actualités et d’articles propres au blog.

NIGHT BIRDS

Et on continue avec les interviews du numéro avorté. Cette fois c'est Night Birds qui s'y colle avec une interview faite il y a un an.
Voici des oiseaux de nuit ne faisant pas figure d'oiseaux de mauvaise augure. Et bien au contraire, signant sans doute l'album  de 2011, les new yorkais nous proposent un punk rock de haut vol, bercé par Black Flag, Adolescents ou encore Dead Kennedys. Rencontre avec le bassiste Joe Keller

2011 fut une année plutôt remplis pour vous, un nouvel album, des tournées...
Je suis tellement content que nous ayons accompli toutes ces choses. Nous avons passé des heures à composer et travailler pour un album de 20 minutes a final. Mais nous en sommes fier, et le le défendre sur scène nous tiens à cœur.
Justement comment s'est passé votre dernière tournée européenne ?
C'était fantastique, c'était pour moi quasiment le but d'une vie. Je n'ai pas été déçu, l'hospitalité des squats européens est incroyable. Si seulement nous pouvions traiter les groupes en tournée comme ça aux USA. J'aime à boire toutes les bières que votre continent à a offrir. 

Tu as sentis d’autres écarts culturels ? Est ce que tu t'y attendais ? 
Il y a peut être quelques petite écarts mais je m'y attendais. Pour être honnête je m'attendais à plus de propos anti-américain, mais tous les gens que nous avons rencontrés étaient très amicaux. J'ai appris que si tu es américain et que si tu veux devenir européen, tout ce que tu as à faire c'est pratiquer l'ironie en prétendant que tous les américains sont obèses et en secouant ton propre ventre. Ca marche plutôt bien.
De plus nous avons découverts de super groupes tels que Night Fever ou Terrible feeling. 

Vous n'êtes pas nés de la dernière pluie, vous avez cependant cette rage qui subsiste pour continuer à jouer ce genre de musique. A quel moment vous êtes vous rendu compte que cela n'allais pas être que le hobbie du week end ? 
Quand j'avais 25 ans, I j'ai quitté un boulot plutôt bien payé pour partir en tournée pendant 10 semaines. Je pense qu'à ce moment j'ai su que j'allais faire ça pendant longtemps.

J'aime beaucoup votre façon de mixer des éléments surf music avec punk rock assez sombre. La comparaison avec Dead Kennedys est évidente, mais cela va t il au delà ?
Oui, nous adorons tous Deak kennedys, mais Mike est un gros fan de surf music 60's, et connais tous les disques marquant ou non de ce style. Il aime bien jouer de ce style en y amenant sa touche personnelle, et c'est vrai qu'incorporé dans un groupe de punk rock, ça sonne comme DK. Mais ça nous va, c'est cool d'être comparé à DK.

Ca vous donne une petite touche californienne, sur un fon new yorkais. A ce sujet, à quel point le fait d'y vivre vous influence ? 
Oui, notre musique est définitivement influencée par le punk rock californien de la première heure, mais notre attitude est vraiment “east coast”. En gros c'est quelque chose de plus bourru, court et grossier. Enfin je généralise un peu, ce n'est pas toujours le cas
 
A propos de New york encore, nous célébrons les 10 ans de la mort de Joey Ramone, qu'est ce que cela représente pour toi ?
Je pense que Joey est la figure la plus iconique du punk rock. C'est une légende du rock à mes yeux.

Votre dernier disque « the other side of darkness » est très bien nommé. Une noirceur et un certain pessimisme s'en dégage. Ne penses tu pas que le pessimisme est quelque la façon une mutation de la rage juvénile ? 
Haha, je ne pense pas que nous soyons si pessimistes, nous sommes honnêtes. Je suis plein d'espoir par rapport à beaucoup de choses, c'est juste que ces choses ne feraient pas un bon titre de punk rock. J'aime plus à parler des choses dont je doute en ce bas monde. Cela ressort effectivement dans nos morceaux.

Le titre « Hoffman Lens » est une référence directe au film « they live » de John Carpenter, pour moi la métaphore est presque évidente, et le titre parle de la manipulation de l'opinion publique par l'Etat et autres. Mais quelque part, ceci ne pourrait pas t il être une métaphore du punk rock ? Quelque chose qui t'aide à voir le monde tel qu'il est. 
Oui, ce titre fait bien référence au film, de nos jour la réalité à largement dépassé la fiction. Ce titre est donc une réaction à beaucoup de choses, les causes du crash boursier de 2008, la loi sur les télécommunications de 96, et bien d'autres choses.
Cependant, ton interprétation est très intéressante, je n'aime par dire aux gens ligne par ligne le sujet d'un des mes morceaux, car les gens ont tous une façon de voir les choses et une opinion différente. Ce n'est pas parce que j'ai écris ceci avec une idée en tête que les autres idées sont fausses. Donc, oui pourquoi pas.


Pour rester sur le film et sur cette métaphore. Dans plusieurs scènes Roddy Piper essaye de convaincre les gens qu'ils sont manipulés et échoue.
Je vois... Le punk rock est de la musique. Je ne pense pas que l'on puisse dire que c'est un succès ou un échec, il y a bien sur une culture associée à la musique qui est incroyablement variée en fonction des sous genres. Oui, le punk rock peut t'ouvrir à beaucoup de nouvelles idées. Moi même, avant de de découvrir tout ça j'étais très rigide et moraliste, très religieux et en bon chemin pour devenir un trou du cul de républicain (tous ne sont pas des connards, mais ça existe). Beaucoup des idées que j'ai tiré du punk rock m'ont tirées de cet état d'esprit, et ont formés ce que je suis aujourd'hui, même si cela sonne cliché ou niais. Et ce pourquoi, j'ai été ouvert à des nouvelles idées, de nouveaux sons, de nouvelles expériences que je n'aurais jamais vécus autrement. Tu peux donc tirer beaucoup de choses de cette musique au delà du plaisir musical. Mais je ne pense pas que le punk rock sera le catalyseur d'un quelconque renversement dans le monde.

 A propos de votre titre « oblivious », vous parlez d'une fin du monde évidente. Je pense à la peur du conflit nucléaire généré par le gouvernement américain pendant la guerre froide, vous avez du être bercé par ça.
Ce n'est pas tellement à propos d'un apocalypse nucléaire, mais d'un apocalypse global. Le sample d'avant le tire par d'un désastre nucléaire, mais c'est parce qu'il vient des années 80. Je ne sais pas comment cela se passe en France, mais ici il a beaucoup d'instance dans la culture américain qui prédisent une fin du monde imminente. L'un d'eux est un religieux appelé Harold Camping. Il se fait des millions en disant aux gens que la fin du monde est proche. Beaucoup de gens sont effrayés de l'apocalypse maya qui devrait arrivé en 2012. Nous disons donc que cela ne sert à rien d'en avoir peur, car nous sommes tous impuissants si cela arrivait.

Bon, vous vivez actuellement un tournant, comme allez vous appréhender ça ?
C'est un peu tôt pour le dire, mais nous dressons un nouveau plan de bataille pour l'année prochaine. Nous allons enregistrer quelque chose, mais ne savons pas encore la forme que cela va prendre. Je suis très excité à l'idée de travailler sur quelque chose de nouveau. Nous avons bien sur des titres déjà prêts. Et crois moi, ca sera encore meilleur que « the other side of darkness ».

Un dernier mot ?
A la prochaine (en français dans le texte!  (je n'ai pas le bon clavier pour mettre les accents à leur place)

ACTU
NIGHT BIRDS
"The other side of darkness"




G-Rom

SOCIAL CIRCKLE

Encore une fois mea culpa, ça fait bien longtemps que je n'ai rien posté ici. Entre les vacances, les tournées et la vraie vie (et un sens certain de la procrastination) je n'ai pas trouvé le temps. Bon, pour commencer mauvaise nouvelle, l'aventure papier de Sédition se termine... Voila, après la tentative de résurrection il se trouve que pour diverses raisons le prochain numéro ne verra jamais le jour. Ce qui se passe maintenant c'est que nous allons quand même publier le contenu de ce numéro fantôme ici même, et ça commence avec une interview de Social Circkle, youpi !   

Social Circkle n'est plus... Sabordé en pleine mer avant la mutinerie finale. Retour avec Ryan (batterie) sur les années folles de ce navire sans capitaine qui écuma rageusement les squat et salles de concerts du nouveau et de l'ancien monde.

C'est donc la fin de l'histoire. Quand tu regardes en arrière sur ces années, quels sont les meilleures choses dont tu te souviennes ? Tes meilleurs souvenirs ? Des regrets ? Ryan : Mes souvenirs les plus marquants sons incontestablement nos concerts, ce sont toujours les meilleurs souvenir en mon sens. Nous avons beaucoup voyager avec Social Circkle, avons fait beaucoup de concerts... Je n'ai pas regrets, je suis content que nous ayons arrêter à ce moment là, sinon j'en aurais sans doute eu. 

Pourquoi avoir arrêté ?
Nous jouions dans ce groupe depuis sept ans, ce qui est plutôt long pour un groupe de punk rock. C'était pour nous le temps faire quelque chose de différent. Il n'y pas des centaines de choses à faire avec un groupe de punk rock DIY. Nous sommes venus 2 fois en europe, avons fait pas mal de tournées aux states, quelques concerts au canada... Que faire de plus ? Nous n'allions pas devenir un groupe professionnel constamment en tournée, répétant encore et encore la même chose. Devenir vieux et ennuyeux ça ne nous parle pas, nous préférons nous renouveler, quitte à faire un nouveau groupe.

Quelque part vous prenez le fait d'être DIY comme étant une barrière à un certain moment ?
Nous n'avons jamais essayer autre chose que d'être DIY, nous ne sentons pas ça comme une barrière. Nous avons toujours collaboré avec de gens en qui nous croyons et pouvons être potentiellement potes. Comme Flo qui bookait nos tournée en Europe  Chris de Hardware records, et Brandon et Lauren de No Way. Nous avons toujours joué dans des concerts sans restriction d'age, c'est sans doute le seul problème éthique auquel nous avons du faire face, dans le sens où cela nous a posé quelque barrières en terme de dates lors de tournée.

J'ai bien galéré pour trouver votre contact sur internet. Vous n'apparaissez pas dans les espaces habituels, même "indépendants". Est-ce un choix ?
Oui, c'était un choix de notre part. Quand nous avons commencé, tout les groupe avaient un myspace, un last fm... Ce qui pour nous est quelque chose de particulièrement merdique. Le punk rock était avant internet et nous ne nous sommes jamais senti lésé d'une façon ou d'une autre de part ce choix.

Vous venez de Boston, cette ville possède un réel héritage musical en matière de punk rock et de hardcore. Penses tu que cet héritage à influencé de près ou de loins Social Circkle ?

Effectivement, je pense que beaucoup de groupes ayant posé les bases du hardcore sxe 80's viennent de Boston, je pense à DYS ou SSD de manière evidente. Mais les seuls groupes local ayant sans doute jamais influencé notre musique sont The Showcase showdown. Incontestablement, nous sommes tous fans de ces disques 80's qui sont désormais devenu des classiques, mais étrangement nous nous sentons plus proche d'un certain héritage anglais que Bostonnien.


Vous ne vous sentez donc pas nécessairement comme faisant partie de l'édifice ? En passant il est vrai que vous sonnez très « british », j'allais y venir. De quels groupes tirez vous cela ?

Non, pas du tout... Comme faisait partie de cet héritage.. non, je ne prétendrais pas qu'une groupe de punk rock puisse laisser une trace de nos jours. Mais bon ce n'est que mon avis
Nous ne nous sentons pas particulièrement influencé par un groupe. Nous aimons les groupes anglais période 82, j'adore Crass mais je ne dirais pas que Social Circkle ait un coté « peace punk »

Justement, pour Crass la musique n'était qu'une forme d'expression parmi tant d'autres. Juste un média pour faire passer un message. En se sens puis je comparer Social Cirkle au Cercle social de la révolution Française ? (NDLR : Club révolutionnaire comportant entre autre Condorcet, Rousseau ou Desmoulin. Son but principal était de rependre les idées révolutionnaire, et d'ouvrir le peuple à la culture. Ce fut aussi une instance de censure contre propos anti-révolution).
Définitivement pas ! Nous étions un groupe de punk rock, la portée de cette question me fait peur. Nous n'avions pas de revendications. Écoute notre disque, c'est le seul message que nous avons. Nous parlons de choses personnelles et de certaines de nos réactions face à ce qui nous dégoute. Mais il n'est nullement besoin d'avoir un doctorat pour comprendre nos paroles. C'est franc et sincère. Même si selon moi les deux approches ont leur place dans le punk rock. 

Ok... Revenons à la musique alors, je n'ai jamais vu de mauvaise critique de « City Shock », il est vrai que cet album est mortel. Avez vous changé quelque chose lors du processus de composition ?
C'était effectivement un peu différent. C'était notre premier enregistrement avec Cliff à la basse, et même si j'avais déjà joué sur « afflictions », notre second ep, je me suis cette fois engagé dans le procédé d'écriture. Ce disque est pour moi très représentatif de ce qu'était le groupe à ce moment, avec un line up différent et une certaine assiduité à la tache. Nous étions bien préparé lors de l'enregistrement. « Afflictions » sonne un peu précipité car je n'ai pas trop le temps de travailler les morceaux après les avoir appris. « City Shock » restera comme mon disque favoris.

Je sais que tu es ingé son, tu peux m'en parler ?
J'enregistre des disques depuis 10 ans maintenant. Je fais beaucoup de groupe punk locaux, souvent mon propre groupe et la plupart des choses qui me tombent sous la main. C'est mon quotidien et j'apprécie vraiment ça.

Et musicalement comment cela se passe pour vous maintenant ?
Nous avons toujours des projets. Je fais un groupe avec Matt (guitare) appelé Green Beret, ça sonne un peu comme du Totalitar/discharge. Cliff joue dans The Boston Stranglers et un nouveau groupe appelé Peacebreakers. Je suis toujours dans Confines, No Tolerance, Failure, Bloody Gears and quelques nouveaux projets. Je ne m'ennuie jamais.


g-rom

ALL I NEED

Sincères, fun et très motivés, les petits gars de All I need nous ont gratifié l'année passée d'un premier 6 titres plutôt fameux."Never trust a hardcore-kid who has never listened to punkrock" disait l'autre, rencontre avec le quatuor sudiste.

Comment s'est créé le groupe et quels en sont ses membres ?
Antho : Le groupe s'est créé comme une suite logique au groupe The Cheerleaders. Il contient dans son répertoire pas mal de morceaux qui initialement appartenaient à l'ancienne formation, dont Adrien et Thomas ont fait partie dès le début. Ces morceaux ont été par la suite revisités par la nouvelle équipe . Pour revenir progressivement à la constitution des membres, il faut savoir qu'à la base il y avait un collectif de trois groupes « Rising Dead Boys » qui comptait The Cheerleaders, Lunch et Real Threat. Ce collectif avait pour but l'entraide pour la recherche de dates et créer de temps en temps des projets comme des fanzines ou l'organisation de quelques concerts. De plus, on voulait vraiment partager la scène ensemble. Toujours est-il que l'on avait toujours l'habitude de se filer un coup de main en cas de coup dur... Les aléas de la vie ont fait que très souvent un membre d'une formation s'est cassé pour des raisons aléatoires, et qu'un membre d'un autre groupe du collectif a fini par le remplacer. L'histoire d'All I Need c'est un peu ça.
Sauf qu'au final il n'y a pas qu'une seule autre personne qui s'est greffée, mais plein d'autres membres du Rising Dead Boys. C'est un peu comme une mutation génétique ou encore une méga fusion dans Dragon Ball Z. J'explique, vous êtes prêts ?! …..... Il y a eu Thomas, guitariste dans The Cheerleaders, qui est allé jouer de la basse dans Lunch, William, guitariste-chanteur de Lunch, qui est allé remplacer le bassiste de Real Threat, moi qui étais le batteur-chanteur de Real Threat qui est venu remplacer l'ancien batteur de The Cheerleaders, puis Jérémie le bassiste de The Cheerleaders est parti et s'est fait remplacer par William a la basse. La formation a tellement changé, qu'il fallait trouver un autre nom et repartir sur les nouvelles influences de chacun, et ça a donné All I Need ! Au final c'est la fusion entre deux membres de Real Threat, deux membres de Lunch, deux membres de The Cheerleaders. Comme la théorie de darwin l'indique, soit tu évolues pour t'adapter à ton environnement, soit tu crèves !!!! Les plus motivés du collectif se sont tous réunis pour survivre et continuer à faire de la musique !
All I Need compte donc dans ses rangs : Thomas en guitare-chœur, Anthony en batterie-chœur, Adrien au chant et depuis peu, William à la basse

Comment se passe l'écriture des morceaux ? Y a un capitaine à bord du navire ou alors tout le monde va mettre la main à la patte ? Je trouve ça quand-même diversifié mais cohérent.
Antho : Tout le monde met la main a la patte, personne ne fait son truc de son côté. Pour l'exemple, ce n'est parce que tu es batteur que seul toi a tous les droit sur les parties qui concernent la batterie, et cela marche aussi dans tous les sens. C'est d'ailleurs comme ça qu'en tant que batteur j'ai pu composer pas mal de lignes de chant et qu'Adrien et Thomas ont composé ou remis en question pas mal de mes riffs. Pour nous un groupe est avant tout une énergie de création collective, on est là pour partager . Il y a aussi un grand point d'honneur a notre système, il suffit qu'un membre n'aime pas un riff pour qu'on ne le fasse pas et que l'on cherche une meilleur partie, qui convienne a tous. De cette façon tous le monde est content et personne n'est forcé de faire des compromis, on fait déjà assez de compromis dans la vie pour s'en rajouter dans notre passion, puis cela nous pousse a être toujours plus créatifs.
 AD : En général on part d'un riff de guitare de Thomas, on improvise, on trouve un passage qui nous plaît, on repart du début en gardant ce qui nous a plu, on improvise encore, et les parties se greffent les unes à la suite des autres. Je pense que c'est pour ça que nos structures ne sont pas linéaires, on part toujours vers quelque chose de nouveau, c'est pas intro + couplet + refrain + couplet + refrain + pont + refrain X2, comme les ¾ des morceaux qu'on entend à la radio ou chez bon nombre de groupes, dont beaucoup qu'on écoute et qu'on aime. C'est une formule qui marche très bien, c'est clair, et je pense que nos morceaux peuvent être déroutants parfois -pas de refrain ou pas deux fois le même couplet- mais ça nous permet d'aimer les jouer encore cinq ans après leur composition.

A l'écoute de votre disque j'imagine que vous ne puisez pas vos ressources que dans la scène hardcore, vous pouvez m'en dire plus ?
Antho : Je pense qu'au final nos influence sont beaucoup plus punk rock dans l'ensemble que hardcore ! Mes groupes préférés sont Hot Water Music, Flying Donuts, Pearl Jam, Second Rate, AFI, At The Drive-In, Burning Heads et Flamingo 50.
AD : Oui, je pense aussi qu'on est des punk rockers qui font du hardcore. On vient tous du punk rock à la base, français ou anglophone. Quand on a créé le groupe, nos influences venaient de groupes hardcore mélo comme Rise Against. Maintenant je pense qu'on s'inspire beaucoup plus de groupes comme The Bronx, Refused ou M*Sixteen. Mais à côté on écoute vraiment beaucoup de styles différents et dans le punk rock ça va du punk français au hardcore oldschool en passant par NoFX ou Anti-Flag, AFI avant les deux derniers albums, Against Me !, etc. Chaque groupe nous apporte quelque chose de différent, qui ressort forcément dans nos compos.

Je trouve votre disque déjanté mais c'est rien à côté de ce que c'est sur scène, comment abordez-vous ça ? Y a une grosse touche de spontanéité quand même.
AD : Merci ! La spontanéité est super importante pour moi. Après, on met beaucoup de temps à composer, certes, mais quand on est sur scène on vit vraiment ce qu'on joue, on vit vraiment les émotions qu'on veut faire passer. Et comme notre musique est plutôt rapide est agressive, on a tendance à tout balancer dans tous les sens... On est super fiers de nos compos et quand on les joue on essaye de tirer les gens avec nous, de les entraîner dans notre univers. Et quand ça passe, quand on voit ne serait-ce qu'un regard qui dit « oui, putain, oui ! » alors c'est la meilleure des récompenses. C'est pour ça qu'on essaye de toujours tout donner et même plus, même s'il n'y a que quatre personnes en face de nous. Et je pense que le côté spontané vient de là, mais aussi du fait, comme je le disais, que nos chansons sont composées principalement à partir d'improvisations.

Justement, même si musicalement ce n'est pas ce qui se rapproche le plus de ce que vous faites, je retrouve un peu l'ambiance positive et fêtarde de groupes comme Good clean fun ou 7 seconds à vos concerts, vous en pensez quoi ?
AD : C'est marrant, à chaque fois qu'on nous compare à un groupe, mais à CHAQUE FOIS, hein, c'est un groupe qu'on ne connaît pas ou qu'on aime pas ou qu'on écoute juste pas ! Après, ambiance positive et fêtarde, oui, c'est sûr ! On est là pour partager notre passion, pas pour se mettre sur la gueule. En plus on essaye de faire passer un message positif, c'est ce que je fais dans mes textes. Le punk rock et le hardcore m'ont beaucoup aidé et beaucoup apporté, si je peux apporter quoi que ce soit à quelqu'un, ça serait juste génial. Certains de mes textes parlent du coup de reprendre le contrôle de sa vie, d'assumer ses idées, ses tendances sexuelles ou non et de se faire accepter tel-le que l'on est. Et puis c'est vrai qu'en concert, on dit souvent « approchez-vous, on est gentils ! »

Comment ça se passe la scène punk hardcore dans le sud est, quels groupes vous inspirent ? Marseille c'est très rock n roll.
Antho : Marseille, heureusement qu'il y a des assos comme Chavana et Massilia's Burning !!! qui organisent des tas de choses là-bas, qui travaillent vraiment bien et qui permettent de faire vivre la scène punk rock et hardcore dans notre coin. Et puis dans le sud est il y a nous aussi, le Rising Dead Boys (il faut bien se faire de la pub) qui sommes en gestion de locaux de répète et qui organisons une date par mois à l'Humus. D'ailleurs si vous cherchez une date envoyez-nous un mail à risingdeadboys@laposte.net ou par courrier: Rising Dead Boys 45, ch du Grand Jas 13580 - La Fare les Oliviers, on est toujours en recherche de groupes cools !
AD : La scène dans le sud est est divisée géographiquement entre Nice, Toulon et Marseille, qui est la plus importante. C'est une scène quand-même très spéciale, avec un public en règle général assez froid. Beaucoup de groupes qui faisaient salles combles dans le reste de la France ou ailleurs s'y sont cassé les dents... Il y a énormément de groupes, mais malheureusement le public ne suit pas toujours et les groupes eux-mêmes ne se sentent pas souvent investis et ne se soutiennent pas toujours les uns les autres, c'est vraiment dommage. Du coup les organisateurs s'épuisent et se ruinent un peu plus à chaque concert. Heureusement qu'il y a des passionnés qui ne lâchent rien !
Après, je ne pense pas que nous soyions influencés musicalement par des groupes du sud est. Par contre, quand on voit des groupes Niçois (à peu près) comme I.M.O.D.I.U.M ou Xtramedium qui se bougent le cul et tournent tout le temps et partout, c'est sûr que ça nous donne envie d'en faire autant !

Quels sont vos projets ?
AD : Antho s'occupe de nous prévoir des week ends de concerts pour le dernier trimestre 2012, certains avec Lunch, et une petite tournée au mois de décembre avec Xtramedium. On devrait peut-être faire un clip, aussi.
Antho : Je pense qu'un album serait le bienvenu ! Et bien sûr faire le plus de concerts que l'ont peut et partager avec les groupes et les gens que l'on croise sur la route ! Notre principal projet reste quand -même de survivre...

Un dernier mot
Antho : Merci a toi et à l'intérêt que tu nous portes, c'est notre plus belle récompense quand on nous donne l'occasion de nous exprimer, et quand on s'intéresse a ce que l'on fait ça nous fait toujours chaud au cœur !
AD : C'est clair, merci ! A celles et ceux qui lisent ça, merci aussi, n'hésitez pas à nous contacter pour quoi que ce soit, n'hésitez pas à aller à la rencontre des groupes, surtout si vous aimez ce qu'ils font, soutenez les concerts, soutenez les artistes et les organisateurs, soyez curieux-ses et faites des groupes !

ACTU
ALL I NEED "Second chance"

SPORT

Les costauds de Sport viennent d'uploader leur nouvel album (ainsi que l'ancien) sur leur bandcamp. 13 nouveaux titres de punk rock avec une grosse touche rock indé, la fraicheur de l'été !
Sans doute une interview pour bientôt ici même.

BANDCAMP
FACEBOOK
TUMBLR 

MÖRSE

On va commencer à croire que j'affectionne particulièrement la scène nordique, ce qui est sur c'est que celle-ci est remarquablement prolifique de nos jours en matière de punk-hardcore. En effet, voici Mörse, petit dernier de la scène Lilloise, mais pas des moindres. La démo m'a schotché, il fallait que j'aille voir ça de plus près. 

Votre première démo date de 2011, vous êtes un groupe relativement "jeune", vous avez fait d'autres groupes avant ? Comment se sont passés les débuts ?
 Nous avons tous fait partie de formations plus ou moins obscures par le passé : entre autres, Eva-01 pour Rémi, Tim et moi (Clément) et Copy of a Copy pour Denis. Parallèlement à Mörse, Tim et Virgile, respectivement guitariste et batteur, jouent dans Stone Dead Matador, un groupe garage/surf.
Concernant les débuts je dois avouer que nos répétitions étaient davantage synonymes de frustration voire de fuite en avant... Nous devions faire face à des soucis de locaux et ne pouvions jouer sur notre propre matériel ; de plus, ne nous voyant pas de la semaine, nous avions tous beaucoup de choses totalement inutiles à se raconter. En gros, on ne donnait vraiment pas cher de l'avenir de Mörse (qui d'ailleurs à l'époque n'avait même pas ce nom !). Les choses ont vraiment commencé à prendre forme quand nous sommes arrivés à notre local de Roubaix mi 2011 : les compos se sont mises en place et le groupe a également trouvé son nom définitif.

Pourquoi le choix du chant en français ? Caen n'est pas si loin que ça de Lille, une petite influence de cette scène ?
 D'aussi loin que je me souvienne, je ne sais pas si la question s'est vraiment posée un jour ! Dès le départ, nous voulions un nom court en Français (pour le coup c’est un peu raté) et un chant français, finalement dans la continuité du chant présent dans Eva-01. On n'a pas démarré le groupe en se disant : « bon les mecs, soyons super originaux, chantons des trucs totalement obscurs dans la langue de Michel Sardou ». 
Ayant presque toujours écrit des textes en français, je me voyais mal me remettre à l'anglais, et tenter vainement de masquer des lacunes et des paroles ineptes dans une langue étrangère ! 
Pour ce qui est de l'influence de la scène caennaise, le groupe Amanda Woodward (entre autres et plus particulièrement) a toujours représenté quelque chose de spécial, notamment pour Rémi et moi. Je ne sais pas s'il s'agit du son "emo 90's" ou alors des paroles sortant des clichés "punk" tout en restant engagées... Il est vrai que pour Mörse, nous ne voulions pas être affiliés à une vraie scène punk politisée voire à la scène crust, du moins pour les textes, même si le crust, notamment au niveau du son et du côté épique, est une grosse influence pour nous tous.

Vous avez récemment fait 4 dates avec Loma Prieta, comment ça s'est passé ?
 C'était ENORME! la tournée a certes été courte, mais tellement intense ! On a pris ça comme une vraie chance de pouvoir jouer avec eux durant 4 dates successives. Alors certes, ce sont des types assez discrets (peut-être une caractéristique des groupes exilés pendant longtemps ?), mais qui savent aussi être vraiment cools et disponibles. De plus, c'est un gain d'expérience vraiment important que de jouer avec un groupe ayant un background aussi riche : ça nous a entre autre appris à monter et démonter une backline en un temps record. De plus le fait de partir en tournée est vraiment l'occasion de mettre à profit des années d'entraînement au tetris et qui sont décisives lorsqu'on doit ranger le van. 
Par contre, ne citer que Loma Prieta, c'est oublier de parler d'Oathbreaker, avec qui nous avons joué à Köln et qui est un groupe totalement énorme! Sans oublier nos rencontres avec les groupes Autarkeia, Panzram (responsable d'une soirée mémorable à Darmstadt), Sailing On, Birds In Row et Graf Orlock. Sans oublier également le groupe Hammers, qui est peut-être notre plus grosse claque de l'année : des tueurs sur scène et des mecs extras!

Dans les différentes chronique que j'ai pu lire de votre dernier disque, il semble que votre petit coté rock n roll, presque stoner fasse l'unanimité, qu'en pensez vous ?
 Le côté rock'n roll/stoner vient au départ principalement du style de Tim dans la composition. En gros, il se pointe en répéte avec l'envie de claquer des riffs presque "vintage" et mon boulot est de rajouter un gros son par dessus. Je ne sais pas au final si c'est ce dans quoi nous sommes le plus performant (vocabulaire dégueulasse d'entreprise et/ou de sportif). Quoi qu'il en soit, c'est une facette que nous voulions explorer dès les prémices du groupe, sans vraiment se dire que ça reviendrait régulièrement dans des chroniques, ni même penser que le groupe ferait l'objet de chroniques. Je pense que l'on va continuer dans cette voie tout en explorant pas mal d'autres choses que nous gardons pour le moment dans un coin de nos têtes.

A ce sujet, je trouve que le coté rock se place surtout dans la composition, dans le sens où je trouve les compos très spontanées, mélodiques et presque épurées à une époque où la démonstration technique est de mise.
Vous en pensez quoi ?
 Le rock se doit d'être spontané. Et encore plus le punk! Après ce n'est peut-être qu'un avis personnel. Je pense toutefois que lorsqu'on aborde un style assez rentre-dedans, limite frontal, il est primordial de garder une vraie spontanéité. Après, pas question d'épurer pour dire d'épurer et ne garder que l'essence de la musique que l'on veut faire ; mais pourquoi partir dans des délires techniques quand 3 accords vont te filer autant d'émotions que 15? Après, on ne crache pas sur l'ajout de technicité, on pense d'ailleurs à complexifier (sans doute) les compositions à venir. Par contre je ne me vois pas rentrer dans une démarche musicale s'apparentant à de la démonstration et faisant penser à un fan de heavy metal qui ne s'assumerait pas.

Quels sont vos projets pour la suite ?
 La fin d’année va être un peu particulière car deux d’entre nous se marient tandis que d’autres sont en recherche d’une situation pro moins bancale. C’est pas du tout punk dit comme ça mais pour le coup l’aspect ‘perso’ a indéniablement des répercutions sur notre vie de groupe. On aura donc moins de temps pour Mörse mais on va tout de même en profiter pour sortir un nouveau morceau en septembre/octobre que l’on vient d’enregistrer, on espère aussi pouvoir se dégager quelques jours pour partir à droite à gauche et enfin on va continuer de composer dans l’optique d’enregistrer un format plus long en 2013.

Tribune libre !
 Rien à voir réellement avec le groupe (quoique), mais j'ai repéré une magnifique voiture-castor sur Leboncoin, une affaire ! J'hésite à vendre mon matériel de musique pour en faire l'acquisition, ce qui représenterait pour moi, je pense, un vrai accomplissement personnel.  

ACTU :
Mörse S/T




 G-rom

BERRI TXARRAK

De squats en festivals, le trio basque écume les routes depuis près de 20 ans. Créatif, passionné et insatiable, le groupe vient de sortir un nouvel album "Haria", où les mélodies pop côtoient riffs punk rock ou post hardcore. Une rencontre s'imposait. 

7 disques, un DVD, un incalculable nombre  de tournées partout dans le monde… C’est comme ça que vous imaginiez les choses quand vous avez commencé le groupe ?
Bien sur que non. Nous avons commencé à faire du bruit. Comme tous les groupes qui commencent nous avons fait ça pour se marrer et crier contre les choses que nous n’aimons pas.

D’une certaine manière vous avez un peu brisé les barrières de la langue, qu’en pensez-vous ?
Les gens veulent de la bonne musique, et ce, peu importe le langage. Evidement, si tu écoutes les mass medias, il semble qu’il y ai une réelle dictature anglophone dans la « musique », mais heureusement il y a beaucoup de groupes qui font ça à leur façon et qui se foutent bien de ces medias là.

Quelle influence à pu avoir la scène punk basque DIY des années 80 sur votre musique ? Des groupes comme Eskorbuto ou Kortatu doivent avoir laissé une trace ?
Je pense que c’était une ère différente, mais bien évidement la scène dans laquelle nous évoluons a été influencée par ces groupes et leur passion. Je voudrais aussi citer ces chanteurs folks des années 60 tels que, Mikel Laboa ou Benito Lertxundi, qui ont été les premiers à apporter une touche « moderne » à la musique basque sous la dictature franquiste. Nous devons beaucoup à ces 2 scènes.

D’un autre coté, je peux aussi sentir une certains influence « classic rock » dans votre musique. Vous avez commencé en 1994, à cette époque des groupes comme Nirvana, Pearl Jam ou Weezer étaient les références en termes de rock mainstream. Qu’en pensez-vous ?
J’avais 13 ans au début des années 90, j’ai commencé à écouter du rock à ce moment là. En sommes, il est tout à fait normal que je sois influencé par les pointures rock de cette décennie. J’adore ces groupes dont tu parles.

A ce sujet, je suis un grand fan de Matt Sharp (premier bassiste de Weezer, leader de The rentals…), comment s’est-il retrouvé sur « Haria » ? Est-il vrai que vous lui avez proposé le poste de bassiste ?
Nous savions que nous allions enregistrer aux états unis, et à cette époque là notre bassiste Mikel avait récemment quitté le groupe. Alors, oui, nous lui avons demandé s’il voulait jouer sur tout l’album. Il a refusé, mais il avait aimé notre DVD et m’avait demandé à l’époque de chanter un titre sur l’album de The Rentals « song about time ». « Haria » a été enregistré à LA, là où il habite, il est donc venu nous voir en studio et a fini par chanter sur un titre avec nous. C’était comme un rêve qui se réalisait, il a été super cool avec nous.

Justement, pour « Haria » vous avez pris Ross Robinson (at the drive in, korn…)  comme producteur, ainsi que Steve Hevetts (snapcase, kid dynamite…) comme ingé son, je pense que c’est un peu le parfait mariage pour vous, comment c’était ?
Steve n’a été là que quelques jours pour aider à commencer l’enregistrement, mais c’est Ross qui a fait le plus gros du travail. C’était très intéressant and intense comme expérience, sa passion pour le pouvoir de musique est quelque chose que je n’oublierais jamais. Nous avons beaucoup appris et il a amené les morceaux à un autre niveau.

La photo que vous avez prise pour la couverture de “Haria” est plutôt cool (voir plus bas) , un peu dans l’esprit des photographe de surf des années 70, comme LeRoy Grannis ou Jeff Divine. Mais quel est le sens cache derrière ?
Galder, notre batteur, est aussi photographe. Cette photo a été prise par lui à Venice beach, là où l’album a été enregistré. « Haria » signifie « le fil », et parle de l’équilibre dont nous avons besoin dans la vie. Cet instinct que nous devons suivre pour passer des ténèbres à la lumière. Galder à pensé que cette photo capturait bien cette idée, et nous avons été d’accord. Je pense que c’est une belle couverture, et rend bien en LP :)
 
Comment s’est passé votre dernière tournée française avec Burning Heads ?
Nous avons un paquet de bons souvenirs de ces concerts. Burning Heads est un groupe que nous aimons musicalement et humainement. Nous avons organisé un concert pour eux il y a quelques semaines, nous y avons joué également et c’était génial. C’est le genre de groupe avec lequel tu veux jouer encore et toujours.

Quels sont vos projets maintenant ?
L’album a été sorti dans toute l’europe par Graviton / Rough Trade, nous  voulons donc faire une tournée européenne, sans doute après l’été. Entre temps, nous avons quelques festivals en Espagne.

Merci pour l’interview, un dernier mot.
Merci beaucoup pour ton intérêt, visitez notre site, vous pouvez y trouver les traductions de nos paroles ainsi que toutes les news en anglais. 

 ACTU
 Berri Txarrak - Haria
  




G-Rom

ALL ABOARD FEST !

Ce week end c'est à Lorient que ça se passe ! Au programme
Alea Jacta Est | Nine Eleven | Birds in Row | As we Draw | Lasting Values | Police Truck | The Night Stalkers | Fanny DX | No Gods or Kings | Throw me off the Bridge | Misty Wines & Oli Alone ! 

Que du beau linge !

Le site du festival
Le Facebook

HELLO - SHORT DAYS

Bonjour à tous, désolé pour l'inactivité latente de ces derniers mois, il ne s'agit point là de fainéantise de ma part mais j'étais pas mal occupé avec les études/groupes/vie... Enfin bon ça va repartir

Pour m'excuser allez donc écouter la démo de short days, super groupe de punk rock nordique.

SHORT DAYS BANDCAMP

A bientôt
G-rom

SPLINT / NEVER AGAIN

Matérialisant les différentes envies et frustrations d’une bande de joyeux activistes, Splint et Never Again sont deux groupes tout deux localisés sur Dijon mais partageant plusieurs membres habitants çà et là. Interview croisée de ce patchwork DIY.

Pouvez vous me faire un petit historique de chaque groupe ?
Romain (chant Splint! /basse Never again) : Salut !
Bon on va essayer de faire court ! Faut savoir un truc : Dijon c'est petit, y'a pas des millions de zicos, et on a tous plus ou moins déjà joué ensemble sur des concerts ou dans des groupes communs.
En gros, pour splint!, on essayait avec Fred (batteur & accolyte dans red cold seasons, gothaflower et j'en passe) de faire un groupe de hardcore punk un peu mongol dans la veine de bbq chickens, circle jerk voir plus speed genre in defence... On a tenté plusieurs formules avant de retrouver Roderic (guitare, ex krapnek, crust de Dijon) et Vince (basse, ex time will tell, skacore d'Annemasse), de bons potes qui coup de bol etaint  plutot dispo. Vince et moi habitant a Paris, et la vie de groupe étant toujours un peu compliquée, on a décidé de pas s'éterniser et de monter un set en vitesse, histoire d'en profiter et d'aller jouer où on pouvait.

Fred (batterie Splint! / Never Again) : On a fait quelques dates franco-suisses, enregistré une dizaine de titres (dont une outro ego trip / featuring hip hop avec un rappeur libannais hyper cool, MC Moe aka Gemini7 ; checkez !), puis notre gratteux s'est tiré en Australie pendant l'été 2011.  Un peu avant, Romain et moi avons accompagné Biro (guitariste dans Never Again, ex Red cold seasons / Gotha flower) dans son projet hardcore 90's, « Never ».

Romain : c'était un groupe de hardcore plus personnel, orientation 90's vague suédoise (raised fist, 59 time the pain, whithin reach, tu vois l’idée).

Fred : on a fait une seule date. Juste après, j'ai commencé à faire des boeufs avec Bébert (batteur dans who needs maps, label & distro orchidscent), puis Biro et Romain nous ont rejoints. On a fini par pondre un set à la fois rock, mélo et punk hardcore, et on appelé çà Never Again.

Romain : au même moment, Splint! s'est mis en pause prolongée suite au départ de Rod pour le pays des wombats. On s'est motivés pour enregistrer une démo, on a fait quelques dates franco-allemandes, ensuite bah en gros on est là, tranquille !

Il est sur que chaque groupe fait passer sa rage et sa frustration d'une manière qui lui est propre, comment appréhendez vous ça ?
Fred : c'est sûr qu'il y a un côté exutoire dans le style et tout ce qui tourne autour, surtout en concert. Et dans les deux groupes, chacun - qu'il soit statique ou agité - y trouve un bon moyen de passer ses nerfs sur quelque chose (pour verser dans les classiques, je trouve que les paroles de "bottled violence" et "little friend" de Minor threat résument bien ce genre d'état d'esprit). Mais même si on fait parfois des têtes d'enragés, on est vraiment dans une dynamique positive : on se vide la tête et on se fait plaisir. C’est pas aussi flashy qu'un club de fitness, mais çà défoule bien !
Romain : Je sais pas effectivement si on peut parler de frustration et de rage, dans le sens où on n'a pas de message autre que se marrer, passer du temps ensemble et essayer de rencontrer du monde, c’est vraiment un défouloir. Du coup même si la musique est assez différente d’un groupe à l’autre, l’état d’esprit quand on se retrouve (que ce soit pour jouer, répéter, ou se mettre d’accord pour savoir qui parle pour l’interview) est le même,  c’est un concours de conneries entre nous…. On fait des groupes pour le fun, à durée de vie limitée (1 an / 1 an et demi en moyenne) ; çà reste spontané et on en profite au taquet !

Never Again sonne vraiment comme un groupe 90's, quelle est l'influence de cette période sur votre musique ?
Biro (Chant gratte Never again) : ouaip 90's à mort  ! Le style s'est goupillé tout seul, on a joué et çà a donné never again, sans se poser de questions.

Romain : Clairement une période majeure. Roby et moi, on est restés bloqués dans les nineties. On a une grande majorité de disques de hardcore et de punk rock de cette époque (Trial, Reach the sky, Strife…) et les groupes récents qu'on écoute ont souvent un feeling nineties (Allegiance, Trapped under ice, Mongoloids...) Du coup, çà ne peut que ressortir dans les compos, et surtout dans le son, avec des grattes épaisses et froides, une batterie sans trig et des  compos simples.

Je suis étonné qu'avec l'âge il n'y a pas plus groupe qui fasse ressortir ces influences là, à moins que cela soit globalement plus subtil. Qu'en pensez vous ?
R : Les jeunes sont incultes,  les gens de notre génération sont des abrutis et les vieux se la pètent, y’a pas de scène, pas de cohésion, pas d’échange, çà se forme en téléchargeant sur des blogs des saloperies métal réétiquetées beatdown hardcore mes couilles….
Nan sans rire, j’en sais rien, çà ressort pas beaucoup c’est vrai, je saurais pas dire d’où çà viens.

Fred : peut-être que çà va venir avec le temps. La nostalgie 90's est bien vivante chez les presque trentenaires (on ironise plus facilement sur de la dance que sur de la disco pour shaker les bootys en soirée).

En ce qui concerne Splint je trouve que votre musique est résolument basées HxC 80's, mais avec une intention très actuelle, quel est votre avis ?
F : c'est marrant que tu dises çà, un pote me faisait exactement la même remarque à propos du son du CD : brut et un peu crade façon HxC 80's, mais aussi "puissant" et distinct comme les prods actuelles. A la base, avec Romain, on voulait faire du punk hardcore marrant à la BBQ chickens, tout en lorgnant un peu sur les 80's (influence Minor threat, circle jerks, gorilla biscuits, etc.) Rodéric a amené sa touche crust / metal, et Vince son côté noise ; çà donne un genre de mélange hardcore all school.
R : c’est clair que dans le style, les 80’s ont fait beaucoup, les gratteux avaient souvent une façon de jouer super originale, et ca s’est uniformisé par la suite. J’aime vraiment ce coté  imprévisible qu’il y avait, dans la technique, dans la façon de composer et de jouer aussi, toute en agressivité. Par contre comme on le disait au dessus, on se retrouve carrément plus dans le son 90’s, c’est un peu un mix des deux quoi.

Quelle place laissez-vous pour les paroles ? De prime abord ça m'a l'air bien second degré, mais pas tant que ça en fait
Biro : les paroles pour moi restent accessoires. En effet, il y avait des textes "engagés" qui se sont transformés en conneries, du style "the skin color" qui est devenu "the beer color", car la majorité du groupe ne voulait pas de textes "engagés" au pied de la lettre ; le détournement nous a plu !
Fred : je crois qu'on cherche à rester pudiques et réalistes. Comme tout le monde, on a des amplis made in Taïwan, on pollue, on porte des t-shirts produits au rabais, et on aimerait que çà change. Mais pour donner des conseils, il faut des solutions, et vu notre audience ce serait un peu utopique de chercher à sensibiliser les gens à telle ou telle cause (d'autant qu'il faudrait déjà qu'on soit raccord sur nos principes). C'est difficile d'écrire un texte engagé sans tomber dans le cliché naïf ou dans la figure imposée. Après, il y a quelques textes premier degré sur les deux skeuds (where should I start?, Buddy, DI-Way...), mais ils sont pas non plus d'une profondeur mémorable.
Globalement, on préfère rester en terrain neutre et parler de musique, de hamsters ou encore de chats qui branlent rien de la journée. D'autant que toutes les lignes de chant sont posées en yaourt à l'origine (et parfois même jusqu'à l'enregistrement !) 

Comment réussissez-vous à développer ces projets au niveau local ? Quelle est la prochaine étape ?
Romain : hmm on développe pas grand chose en fait, on essaie d’organiser des concerts de temps en temps (quand plus personne ne veut de nous), certains d’entre nous ont développé des petits labels (le plus souvent pour sortir leurs propres cds et ceux des potes), mais on a pas eu à faire grand chose. Il y a des assos et des lieux comme les tanneries qui permettent de voir souvent de bon concerts, on en profite et on s’incruste où on peut !!
Fred : on a un développement très consanguin, on fait des groupes comme on pisse et c'est un peu tout le temps la même équipe (cf. les paroles de GoldxCoast crew, sur le CD de Splint!).
Romain : voilà ce qu’on lui offre, à la scène !
Fred : Au passage, coucou à Kazan, after taste, you fail!, uhl, bomb the gig, Maloka, et à Olive du deep inside ! Prochaine étape, se faire connaître ; donc merci à toi et à l'équipe du zine !

Tribune libre !
Vince (Basse Splint !) : Ouais ! Pour faire simple et rapide, j'fais un festival dont ce sera la 3ème édition cette année, le Humanist Records Festival, sur Dijon et Paris. 30 groupes et une dizaine de soirées, du 8 au 26 mai.
On est 6 à faire ce fest, avec notre passion, et tout notre coeur. Globalement DIY, l'idée c'est de faire un fest sur la musique indépendante. La prog va de la pop au hardcore, new wave, noise, folk, musique expé...
NEVER AGAIN joueront pour l'occaz leur final show, vendredi 25 mai à Jon-Di.
Y'a pas un centime public dedans, on veut rester hyper indépendants. 
Si vous êtes sur la capitale, à Dijon, ou n'importe, passez nous voir ! 
Infos, prog, dates, etc... (il y a une souscription pour ceux qui veulent nous filer un coup de main) :
CARGO COLLECTIVE
Et j'sors également une tape de PNEU "Highway To Health" sur le label que je fais avec ma zouzz : Flying Shoes Rcds.  Et bientôt un split 100 % grrrnd zero avec Direction Survet et panpanpan ! J'fais un site bientôt.
Et Merci !!!

ACTUS :
SPLINT - THE DEADLY RYTHM
NEVER AGAIN - NO!
Les deux disques sont en écoute sur BANDCAMP

g-rom